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La vente de primeur est de moins en moins intéressante… pour l’investissement en vin

La vente de primeur : un investissement moins interessant

Acheter un vin vendu en primeur a longtemps été synonyme de gain presque automatique d’argent. Mais mettons de coté la passion de l’œnologue ou du collectionneur que vous êtes le temps de quelques lignes, et regardons de plus près le bénéfice qui peut être engrangé d’une telle opération.

Des vins en primeur vendus à des prix trop élevés

Les ventes de primeurs reposent sur un système de tranche. Chaque investisseur allocataire peut bénéficier, chaque année, de bouteilles en primeur d’un château à des prix attractifs. Un système d’achat de vin qui peut être très intéressant mais permet surtout aux châteaux d’écouler leurs productions de manière pérenne. Les domaines imposent donc aux investisseurs, ou aux collectionneurs, d’une part, de payer leur vin en primeur deux ans avant d’être livrés et, d’autre part, de s’engager à acquérir chaque année un certain nombre de caisses en primeur, sous peine de sortir du système.

L’achat de primeur présente alors une contrepartie simple : acheter à (bas ?) prix des bouteilles qui en vaudront beaucoup plus dans quelques années. Oui, mais voilà que ceci n’est plus tout à fait vrai.

La rentabilité des vins en primeur chute sur le marché du vin

La réussite d’une vente de primeur repose sur la satisfaction de 4 acteurs clés : le château, le négociant, le marchand et l’investisseur. Pour que le système fonctionne, il faut que chacun s’y retrouve au bout du compte, ce qui paraît logique. Mais une étude faite par le très sérieux Liv-Ex montre l’évolution du différentiel entre le prix en primeur et le prix de marché actuel des « meilleurs Seconds Grands Crus Classés de 1855 » : Ducru Beaucaillou, Montrose, Pichon Lalande, Cos d’Estournel, Palmer et Pichon Baron. Il est très clair dans cette étude que ce différentiel pour les vente de primeur n’a fait que diminuer depuis l’an 2000 : passant de 160% de marge à une marge négative en l’espace de 12 ans.

La faute à des prix en primeurs trop élevés par rapport à la qualité des millésimes, et même si 2009 et 2010 ont été de très grandes années, le bénéfice à retirer des campagnes en primeurs est néant tant les prix ont explosé. Alors Messieurs les investisseurs, peut être qu’il faut désormais revoir l’expression investir en primeur et laisser place à collectionner en primeur car lorsqu’on aime, on ne compte pas.

Auteur : Mikael Pierron

Crédits image : © Eisenhans  – Fotolia.com

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